Les Marchands itinérants
Dans la région d'Azegoth, des batailles éclatent régulièrement entre trois factions guerrières.
Chacune voulant asseoir ses croyances et renforcer son territoire.
Au milieu de ces conflits ce trouve le petit village d'Albrikk, neutre aux tendances pacifiste, il est malgré tout pourvu d'une milice pour calmer les ardeurs un peu trop belliqueuses de certains conquérants.
C'est un sanctuaire pour chacune des trois tribus combattantes, ils y sont les bienvenus, mais point leurs querelles.
Le commerce est au point mort à cause des escarmouches incessantes, et le village se contente d'une vie plus ou moins autarcique.
C'est alors que deux des étrangers venu d'une lointaine contrée, proches des côtes maritimes, initièrent leurs activités de marchands.
Leurs tenues vestimentaires en disaient long sur leurs compétences et Leurs talents de négociants leur permirent d'avoir rapidement les faveurs du bourgmestre.
Celui-ci n'hésita pas à leur offrir une protection pour commencer leurs marchandages hors d'Albrikk.
Le pari est osé, mais le jeu en vaut la chandelle. Les marchands savent que les factions guerrières ont une vie rude, et les viennoiseries de leur pays d'origines pourraient faire la joie de ces soldats au quotidien difficile.
Ainsi, La charrette à bras des marchands quitta la cité neutre pour commencer une tournée parmi les factions guerrières.
Les cinq miliciens dédiés à la protection des commerçants itinérants étaient très inquiets.
Ils connaissent la violence de certains combattants des factions, et leurs manques de diplomatie lorsque l'on pénètre sur leur territoire...
les hommes d'armes chargés d'escorter les civils étaient aux aguets, on pouvait sentir leur angoisse grandir au fur et à mesure que le convoi avançait vers la première destination : le territoire des fils d'Adroth.
Sans doute les plus farouches et les plus sauvages de tous.
A l'inverse, les deux marchands avançaient d'un pas sûr et détendu, le sourire aux lèvres, comme si commercer avec des barbares ne leur faisait pas l'ombre d'un soucis.
Tout à coup, une sentinelle tapit dans un buisson au abord du sentier bondit face au cortège en émettant un cri de ralliement.
Son visage était tracé de symboles tribaux, son corps athlétique en disait long sur ces compétences guerrières et son regard menaçant ne laissait place à aucune faille dans ses convictions.
Il les sommât de s’arrêter. Pointant sa lance en obstruction aux voyageurs.
Dans un premier temps paniqués, les miliciens pointèrent leurs armes sur le nouvel arrivant, mais les marchands leur firent un geste appelant au calme, et les soldats reprirent leur sang froid, en formation défensive.
C'est alors qu'une meute de 5 guerriers et guerrières arrivent sur les lieux, répondant à l'appel de leur sentinelle.
Tous étaient menaçants et alertes, comme s'ils s'attendaient à un traquenard.
La tension montait, l'un des marchands s'avança de deux pas devant le groupe, les mains à vue afin de montrer son pacifisme.
Le second commerçant fit signe à l'un des miliciens porteur d'une bannière au couleur d'Albrikk de l'exposer, afin de montrer aux Fils d'Adroth leur neutralité.
Ces derniers se calmèrent un peu mais ils étaient toujours aux aguets.
- « Nous sommes là pour commercer, honorables guerriers, nous venons en amis. Venez inspecter notre charrette, vous y trouverez que des mets délicieux que nous vous vendront avec plaisir. »
Les combattants semblaient abasourdis. On aurait dit qu'ils n'avaient jamais rencontré de marchands ou qu'ils ne s'attendaient pas à en voir un jour dans leur camp.
Les commerçants firent reculer les miliciens de la charrette malgré l'inquiétude de ceux-ci.
La sentinelle s'avança vers les deux hommes désarmés et les fouilla, puis il inspecta la charrette.
Son visage dur qu'il tenait depuis son apparition se changea en celui d'un enfant quand ses yeux se posèrent sur le contenu de l'engin.
Il appela ses camarades à le rejoindre, tout excité de sa découverte. Dans un premier temps méfiants, la curiosité les firent approchés.
Au camp d'Adroth, on était prêt au combat, les guerriers étaient tous en rang et armés, attendant le signal de l'avant-garde qui était partie à la rencontre de la sentinelle.
Mais le temps s'écoulent et des rires semblent à présent résonner depuis le sentier d'entrée au camp.
Même le chef de guerre sortit de sa tente pour demander des explications à son lieutenant.
Celui-ci resta pantois, ne trouvant pas d'explication à donner à son supérieur.
Perdant patience, le Chef de guerre donna l'ordre à ses hommes d'avancer, prenant la tête du cortège, bien décider à faire des exemples de corrections.
C'est un spectacle inattendu qui s'offre aux yeux du seigneur de ces terres :
Deux marchands, tout sourire, présentant leurs produits à ses hommes, qui semblaient tout jouasses, en sortant leurs monnaies.
Un quart d'heure plus tard, tout le camp était sorti, entourant le Chef de guerre et la charrette.
Ce dernier, les bras sur les hanches dans une posture détendu, écoutait les commerçants présenter leur articles.
Des petits sablés aux pépites de chocolats, des bouchées de meringues légères, des parts de tartes à la myrtille...
Tous avaient l'eau à la bouche, en effet, ces combattants étaient coutumiers de rations de nourritures insipides, sans aucunes douceurs.
L'odeur et l'apparence des viennoiseries avaient des allures de trésor ! Une bonne occasion de dépenser leur solde de soldat.
Le Chef de guerre, amusé, autorisa ses hommes à en acheter, à condition qu'ils le fassent dans l'ordre.
Tout se passa sans accroc, les guerriers étaient ordonnés et respectueux, voir amical, avec ces vendeurs de bonheur.
Les miliciens, alignés un peu plus loin, avaient rangés leur armes, et restaient bouches bées de la tournure des événements.
Ils n'avaient jamais vu les fils et les filles d'Adroth le visage souriant, et détendu.
Comme si cela n'était pas réel.
Le soleil se couchait, et le convoi des marchands rentre tranquillement à Albrikk. La charrette était vide, et la bourse des deux compères, pleine de monnaies.
Les jours qui suivent, des tournées programmées dûrent être établie pour chaque faction, car chacun attendait avec impatience la venue des marchands itinérants à la charrette remplit de merveilles...